Mes Poèmes

 

Une enfance fragile, une adolescence difficile :

 

J'ai écris ces 4 poèmes; ainsi que le texte poétique qui les accompagne.

Visages et reflets de mon âme mélancolique, de ma personnalité fragile et anorexique.

Fragments de moi-même au cours de ma vie où il est question de ma difficulté à être, à vivre, et survivre dans le temps...

Bien que durs et tristes, j'espère que vous aimerez !

 

 

 

Pour Celle Que J'Aime 

 SANDRINE " Inspiration "

 

 

 Même si tu es loin de moi,

Je m'en reviens à ta rencontre...toi

Sache que je ne veux pas partir,

Que je ne veux pas mourir.

Et pour que tu aies parfois,

Moins peur pour moi,

J'ai essayé de créer pour les yeux de ton coeur, une aquarelle sensible et romantique...un beau tableau !

Avec de l'amour, de la sincérité, et beaucoup d'eau !

Car dans l'aquarelle de mon coeur, je te sens transparaître...

 

Dans mon coeur, j' écoute ton souffle lent qui me pénètre...

 

Le vent dans les vagues,

C'est ici, maintenant, et tout contre moi le bruissement des étoiles,

Quand sur mon oreiller de sable, je rêve et doucement m'endors...

L' azur du ciel,

C'est l'onde interminable de ton âme paisible levant ses voiles,

Et qu 'en songe, je rêve d'être en ta lumineuse présence, dehors ;

Quand les rougissants soleils,

Tels de vibrants tournesols et mille oiseaux de feu, d' écume et de sel

Dansent et roulent sur l' horizon vermeil...

La lumière,

C' est ta force qui me guide, m' entoure et me protège,

Ton être qui me berce aux premiers jours comme ma mère ;

C' est surtout ton coeur vibrant dans mon coeur de neige.

 

A cet éternel instant,

Il y a la lumière, le ciel et le vent.

 

Mais les vagues viennent de s'en aller...

C'est la triste et dure loi de la réalité

Qui vient en moi me le rappeler :

Le reste est à venir, et je suis lasse de vivre et d' exister...

 

Or, par cette nuit douce étoilée,

J'ai perçu une bien étrange lueur ;

Elle m'a fait grâce d' une merveilleuse musique aux accords sublimés,

Qui comme des perles sur mon corps ;

Me donne la mer et l' océan qui dansent encore...

 

C' est ainsi pour toujours le vent dans les vagues belles, et qui jamais ne meurent.

 

Karine

 

 

 

 

Tourment Mélancolique

 

 

Il est un poison violent

Qui frappe aux portes de la nuit,

S'empare de mon trésor d 'enfant,

Laisse en bataille entre les plis

Des draps blancs à l' élégance vaporeuse,

Les auréoles glacées de mes larmes fiévreuses.

 

Il est un poison mortel

Qui coule à flots dans mes veines ; mon coeur

Philtre, à bout ...de tout ; s 'ennivre de cette noire liqueur.

Pareille à la feuille d' automne rougeoyante et trop frêle,

De tout mon être je tremble avant de glisser sur la pierre verte :

Une dernière lueur s' échappe par mes paupières entrouvertes.

 

Le désespoir m' a livré sa bataille intemporelle,

Il est un poison mortel :

Moi qui pensais, moi qui savais, moi qui croyais !

Je me sens mourir une seconde fois...

Le coeur à l' envers, je revois

La petite fille en moi...malade et souffrante...

Les yeux creusés, fatigués et cernés de noir ; pris par l'effroi ;

Les joues et le teint parfois, vert pâle...Le coeur si triste !

 

Qui s'en va seule, vers nulle part    

 

Liberté,

Ma petite soeur, mon petit amour ; venue

Un soir ou un jour, frapper mon esprit ;

Pourtant venue

Sauver ma vie !

Tu as en toi, mon coeur noir entier tout serré ;

Noir de mon désespoir,

Noir de mes jours vides et la nuit noire ;

 

Et même si ce soir, mon coeur est mort ;

Désormais, Liberté, je te suivrai dans ta lumière...

 

Karine

 

 

 

 

Journées d' enfance à l'hôpital

( scénettes à prendre ou non avec des pincettes )

 

 

Répétitions des scènes : toute la longue journée ( quartier libre entre midi ) :

Scénette 1 ...La longue chaise " électrique "  ( sans commentaire )

Scénette 2...La salle d' attente et d'éveil ou " les repos éternels "  ( sans commentaire )

Scène 3...Les "petites" tortures

Scène 4...Après la maladie et la souffrance : La Mort ! ( humoir noir...à voir... )

 

( sc. 1 )       Petite, j'ai connu la chaise " électrique ",

       Affreusement tragique, atrocement chirurgique !

       A 10 ans me rendre à l' hôpital, c' était pour moi, aller droit à l' abattoir !

       Avec dans mon coeur, cette immense lame de désespoir...

 

       Rhinites et rhinopharyngites, mes sinusites

       Chroniques ;

       Bronchites et toux, toutes mes douleurs ; mes sinusites

       Chroniques ;

       Ecoeurements et nausées, mes fièvres insistantes, résistantes...persistantes ;

       Mes douleurs étaient là dans tant de choses courantes !

 

       Et l' hôpital, la suite...logique !

 

( sc.3 )  Entrée en matière : 30 minutes

           L' homme aux yeux d' acier blanc,

       L' homme terrifiant !

       Lentement...délicatement...méticuleusement ;

       Me pénétrait, triturait, incisait, fissurait, entaillait...

       M'ouvrait puis infiltrait mes veines.

       Pleine de douleurs, entortillée, j' hurlais ma peine !

 

( sc.2 )   Anesthésie - Salle d'attente " les repos éternels " - 30 minutes de solitude : " ma tête vague voyage dans les nuages "

           Moments de grande fatigue et de très grande lassitude...puis mes peurs ressurgissent " les murs vert pâles me rendent si triste, et j'ai parfois si mal au coeur...c 'est la nausée...ça y est, c'est reparti..."

 

( sc.3 )   Reprise des tortures ( 30 minutes ) :

           L' homme aux yeux blancs et terrifiants !

      Pénétrait et violantait ma petite tête atomique...

      Mille rejets nauséeabonds,

      Sang, glaires, sueur et larmes mélées,

      Comme d'un volcan en fusion,

      Surgissaient par giclées.

      Ma peine, je la criais, l' expulsais, j' hurlais à la mort !

 

( sc.2 )  Reprise " Anesthésie - Salle d'attente, etc..."  ( 30 minutes )

( sc.3 )  Reprise des " Petites Tortures "  ( 30 minutes )

Etc.....Etc........Etc........

Midi : Quartier libre : "chacun fait ce qu' il lui plaît "

Après- midi : Reprise des scènes, dans l'ordre : 1 + 2 + 3

Etc.....Etc....Etc......

Fin de journée : Scènes  1 +2 +3 dans le désordre et entremêlées :

 

        Ma peine, je la criais, l'expulsais ; j' hurlais à la mort !

     Et dans la peur, la fatigue et le dégoût ; la vomissais dans l' ombre sourde

     Ou celle des rosiers, les ombres lourdes.

     Sur la " chaise des tortures ", après tant et tant d' heures...vidée...exténuée ;

     Et maintenue par la force de 6 longs bras infirmiers,

     Mon corps tourmenté, écoeuré, tressautait dans la douleur toujours plus fort...

 

( sc.4 )  " C' est Fini " ( suite et fin ...à voir !)

      Maman :  " Arrêtez ça tout de suite ! Je ne supporte plus que vous fassiez souffrir ma fille comme ça ! "

    Chirurgien : " C' est impossible, madame ! Je dois d' abord tout lui retirer  (son " appareil chirugical" ) , malheureusement à mes risques et         périls...c'est à vif...en essayant de ne pas toucher la zone du cerveau qui est irréversible. Cela est encore très long, et me prendra entre 1 à 2  heures...soyez patiente ! Je ne peux hélàs plus légalement pratiquer une nouvelle anesthésie sur votre fille...et de toute façon, elle ne le  supporterait plus."

    Maman : " Mais c' est criminel ! Vous êtes en train de complètement bousiller ma fille ! Vous rendez-vous compte de ce que vous lui faites subir ? "

    Chirurgien : " Cet après-midi, j'ai malheureusement commis une erreur médicale sur votre fille, et j'en porte la responsabilité...Mais je ne pouvais  pas faire autrement, j'avais un malade cancéreux en train de mourir , et cela a été très long . Ce qui arrive à votre fille ne devrait jamais se  produire, je suis vraiment désolé "

 

  1 heure plus tard - Rapport : 

   Maman : " Vous entendez monsieur : Maintenant tout est fini ! Ma fille ne reviendra plus ! "

     Chirurgien : " Vous avez tord, madame ; car votre fille a besoin désormais d'autres soins plus particuliers, et moins agressifs. Je vous propose,  pendant les 6 mois de sa maladie, qu 'elle aille dans un centre spécialisé dans les Alpes où l' environnement exclue la pollution , et sans tous ces  microbes..."

     Maman : " Il n'en est pas question ! Je suis professeur, et ma fille ira dans l'établissement dans lequel je travaille ! Et après avoir vu la façon  dont vous la faites souffrir à ce point-là...je n'ai plus du tout confiance en vous ! Vous entendez : c'est fini ! "

 

 Moralité :  Je pense que l' hôpital ne devrait jamais être un lieu pour les enfants .

 

  Karine

 

 

 

 

Poème sur l' anorexie et la mélancolie

TANDEM

 

 

Mon maigre visage est tout pâle et minuscule :

Quand l' anorexie me ronge de l' intérieur,

Je me rapproche chaque jour, un peu plus de la mort...

Mes yeux fixes et grands ouverts,

Se cernent et se creusent toujours plus,

Au milieu de mon visage osseux, sans épaisseur ;

Aussi étroit et long qu' une fine lame d'un couteau aiguisé.

Pourtant un matin, la peur me frappe en plein coeur :

Mon visage est tellement pâle, livide, creusé à l' extrême,

Qu' il n'a plus de joues du tout.

Il est devenu fantômatique...

 

Chaque fois que mon mal-être s'empare de moi,

Je vis l' anorexie comme une longue et pénible litanie :

La paume bleuie, la peau sèche, la teinte cadavérique

De mes mains décharnées ;

Mes deux bras fluets devenus squelettiques ;

Les os saillants de mon dos, mes hanches étroites,

Et de mon corps tout entier ;

Me rappellent que je suis encore là ;

Mais tellement usée, fatiguée, épuisée,

Ecoeurée, harrassée de devoir vivre.

Mon corps a toujours froid...il est gelé...glacé ;

Mon âme et mon coeur tristes à en mourir ;

Car dans ma vie, j'ai tout perdu.

 

A 13 ans j'ai été méchamment, violemment, injustement rejettée par l'ensemble de ma classe.

En l' espace de quelques mois,

Mes phrases peu assurées,

Mes mots timides,

Se sont effacés peu à peu,

Dans la plus grande discrétion,

La plus grande solitude.

Progressivement, je me suis laissée mourir...

N' arrivant presque plus à me nourrir...

Un jour, brusquement, ma parole s' est tue ;

Je m'étais arrêtée de vivre.

J' ai toujours été malheureuse ;

Ma vie, qui était devenue un calvaire,

Ne me semblait plus possible.

J' étais arrivée au bout d' une impasse, au bout de moi-même.

Dans ma tête, je voulais en finir...partir pour toujours ;

Mettre une croix sur mon passé douloureux pour oublier,

M' oublier.

 

Aujourdh'ui, il ne me reste presque plus rien...

Mis à part ce mur qui se dresse toujours devant moi,

Dur et froid,

Et qui me fixe inlassablement...

J' essaie malgré tout de lui résister :

" ABSENCE "

Mon esprit vient d'y inscrire ce mot.

 

Il y a pourtant en moi, mes doutes, et toutes mes incertitudes,

L' ardeur d' y croire encore parfois un peu,

Vient alors la fatigue, la lassitude, l' attente interminable, et toujours cette longue absence...

Ma solitude,

Toutes mes douleurs ; mais aussi

Les ressauts de mon âme, la joie et la gaîeté, les sourires et rires partagés...

Et reviennent tour à tour ma peine , et mes regrets,

Ma tristesse,

Tous ces sentiments envahissants,

Jusqu' à cette souffrance toujours plus intense :

Le dégoût de vivre et d'exister.

 

Le temps qui passe est bien là...

Souffrir encore...jusqu' à n'être plus rien,

N' être plus qu 'une longue absence...

L' absence en soi,

Cette désespérance qui m'empêche de vivre ma vie,

Cette désespérance qui me soulève le coeur.

 

Le temps joue de sa présence et creuse son sillon...

L' angoisse d'être au monde :

Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je là ?

Pourquoi cette injstice ?

A quoi bon accumuler tant de souffrances et de difficultés

Si ce n'est que pour mourir à petits feux, seule et honteuse ?

 

L' anorexie prend tous les jours mon coeur, mon âme, et mon corps tout entier.

Quand elle me fait trop mal,

C' est que je sais que je meure :

          Dans mon désert aride qui me brûle toute entière,

          Il n' y a ni fleurs, ni de joyeux explorateurs.

          Mon angoisse, mes peurs, mon mal-être, et ma profonde tristesse

          M' ont envahie malgré moi, définitivement.

 

Alors,

 

Quand ma tête est vague, me tourne, et ne veut plus ;

Quand mon corps est faible, me lâche, et ne me répond plus ;

Quand mon coeur, triste et malade, me fait mal ;

Après avoir beaucoup pleuré ;

 

Alors, seule face à mon désespoir,

 

Pour ne plus exister,

Ne plus vivre :

 

( la première fois, à 13 ans )

Je me suis allongée dans mon lit, muette et prostrée,

Pendant des jours...et 2 semaines ou trois ;

Persuadée qu' une nuit, cette nuit-là,

La Mort, de ses griffes géantes,

Aura enfin bien raison de moi.

 

( la seconde fois, à 23 ans )

N' arrivant plus à supporter mon existence,

Je me suis laissée glisser du haut d'un pont métallique.

A cet instant même,

J'ai été très violemment choquée dans ma tête :

Ma petite soeur me parlait en me fixant, entourée d' une lumière si vive et puissante ;

Qu' elle m' éblouissait comme en plein été.

Ma soeur que je ne pouvais entendre,

M' a sauvé la vie.

La révélation d' un miracle...sans doute !

 

Karine

 

 

 

 

TEXTE POETIQUE

 

La Voie Lumineuse de L'Arc-En-Ciel

" Expiration "

 

 

Chaque jour je me suis rapprochée d' Elle un peu plus, à tous petits pas...

 

Je vivais en moi dans un très grand silence ; car j' avais en quelques semaines progressivement, puis complètement cesser d' exister. Je refusais de vivre. Ce que je voulais, c' était partir d' ici, m' effacer lentement, disparaître à tout jamais. Ne plus être visible, ne plus rien peser, ne plus être palpable...jusqu' à ne plus être matière. Je ne voulais plus avoir à supporter tout ce poids de mon corps qui me semblait si lourd ! Même si pourtant, il en était d' une certaine légèreté.

 

En prise à la maladie, je me suis beaucoup affaiblie. Mon corps est devenu très étroit et osseux. Avec une tension aussi basse, j'étais encore plus fragile. Je gisais telle une épave échouée seule au fond de son lit d' éccueil. Mes pieds étaient comme deux longues feuilles lasses semblant ne plus pouvoir me supporter bien longtemps. A cette approche plus sensible de la mort, j' étais devenue totalement prostrée et mutique. Chaque jour j'avais de plus en plus froid, et mon corps était complètement gelé...glacé. Epuisée par ma dure existence, avec ce sentiment d'être arrivée au bout de ma vie ; j'executais malgré moi, chacun de mes gestes dans une très grande lenteur.Mais un jour, mon corps s'est brusquement immobilisé ; et mes yeux grands ouverts se sont alors figés dans un état de grande torpeur. Je ne voulais plus vivre; mais pourtant je souhaitais partir...seule...Aller là-bas...Tout au bout de mon rêve ! Tuer la vie...Tuer ma vie...Tuer l'existence. Pas tout à fait en réalité, car la chose à laquelle j' aspirais, c'était un jour, de pouvoir être enfin libre comme l'air !

 

Mes paupières lasses se sont alors fermées sur mes deux grands yeux...le bleu céleste commençait déjà à se refléter en moi. Cette profondeur attirante, cette intrigante immensité claire et lumineuse. Cette merveilleuse couleur , cet Infini !

 

J'ai alors serré tou contre moi mes pieds, mes jambes et mes poings afin de concentrer toute la force intérieure qui me restait pour tenter de partir là-bas, tout là-haut...dans ma bulle merveilleuse ! je me suis alors mise à rêver...C'était si intense que toute l' énergie qu' il me restait encore s'est alors transformée en de merveilleuses petites bulles multicolores et transparentes ; dont chaque bulle était teintée d'une belle couleur de l' arc-en-ciel. Par une dernière grande expiration, j'ai ensuite envoyé toutes mes bulles sur l' immense voie lumineuse et multicolore de l'arc-en-ciel afin qu'elles rejoignent toutes le Paradis.

 

Un ange passe...

Je ne peux communiquer avec lui que très rarement, que lorsque je m'efface et meurs. Il m'a livré son très beau message en direct des étoiles :

 

"Au bout de cette voie, il y a un pays verdoyant, fait de prairies, de collines et de vallées luxuriantes. La nature y est toujours abondante, le printemps est éternel. Quand un être humain ou un animal décède, il va là-bas. Plus personne, plus aucun animal ne reste vieux, blessé ou malade ; car tous redeviennent à nouveau jeunes et retrouvent la pleine forme. Tous jouent et passent agréablement leurs journées ensemble. Mais une chose manque tout de même : ils ne sont pas avec ceux qui les ont aimés sur Terre. "

 

Océane, mon ange est passé !

 

Dès que j'ai atteinds le Paradis, tous ceux que j'ai aimés m'ont alors brusquement vu, et se sont misà voler de plus en plus vite au-dessus de l'herbe verte pour me rejoindre. C'est alors un véritable déferlement de joie dans tous les coeurs, un immense moment de bonheur pour tous, une liesse faite de longues étreintes. Les bisous pleuvent encore et encore...et encore sur tous les visages.

 

Alors, pour ne plus jamais être séparés, nous repartons tous ensemble heureux et joyeux dans la grande bulle, pour un long et beau voyage vers la Terre en retraversant la magnifique voie lumineuse de l'arc-en-ciel.

 

 

Karine et Océane